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Journal d'un Pseudo-écrivain

7 mai 2006

Remonte-temps 3

    Pour tout vous dire, je ne suis pas n'importe qui ici. Je suis même LE super agent temporel (sans me vanter, bien sûr !). Je suis l'Agent Spécial Temporel Valence Martin ! Oui oui ! C'est moi. Hein ? Ca ne vous dit rien ? Saint-Pétersbourg 1713 ? Paris 1491 ? Ca ne vous rappelle vraiment rien ? Washington 2032 ? Toujours pas ?        Mais au moins, vous savez ce qu'est le Service Temporel ? Non plus ??? Enfin bon. C'est pas grave, hein.

    Pour faire bref, court, concis et précis, le Service Temporel des Nations Unies Galactiques est chargé de veiller à la bonne marche du Passé. Nos services étudient la trame du Temps et, à la moindre anicroche, les Agents Temporels (moi par exemple) interviennent pour rétablir l'ordre chronologique. Tout ça grâce au Métachronoscaphe, développé à partir de la théorie incroyable de Ygell Taurs. En fait, le Métachronoscaphe utilise la trame spatiotemporelle et ses métaondes quantiques pour... heu... hum, je m'égare, là. Bon, en bref, des gars comme moi évitons que, dans notre cher Passé, apparaissent de nouveaux tyrans, ou des scientifiques complètement cinglés qui veulent faire sauter la Terre ou le Soleil.

***

    Je restais planté devant la lourde porte bordeaux, les yeux fixés sur ces mots: Commandeur Thorn. LE commandeur Thorn. Le héros de milliers de missions, mon héros d'enfance était devenu mon patron. Ici, au Service, c'était vraiment une légende, et surtout une légende vivante (assez rare ma foi), rescapé des premiers temps expérimentaux du chronoscaphe. Même moi je n'avais pas une telle notoriété, pour vous dire !!
    Je frappais trois coups brefs. Une voix ténue par l'épaisseur du bois me dit d'entrer. La porte glisse sans un bruit, et j'entre dans le vaste bureau, bardé d'écrans tridi et d'autres gadgets ultra sophistiqués. Au centre, un gros bureau noir de jais. Et derrière le bureau trône un gros bonhomme à moitié chauve, avec l'oeil droit qui louche. Ce vieux bonhomme tout rabougri dans son fauteuil trop grand pour lui, c'est le Commandeur Thorn.

  - Agent Martin, vous devez partir sauvez le Monde.

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5 mai 2006

Remonte-temps 2

    Oouuuhh !!! Quel mal de tronche ! Même après plus de 200 missions temporelles, je ne me suis toujours pas habitué à ce foutu mal de crâne. J'ai l'impression qu'une dizaine de marteaux-piqueurs ont formé un groupe de hard rock dans ma caboche !!
    Je suis allongé, nu comme un ver, sur un vieux fauteuil. J'ouvre les yeux, mais la lumière crue m'arrche un cri. Bordel !! Je m'y ferais donc jamais ?!
    Je cligne des yeux, des cercles lumineux dansent autour de moi. Je me décide à activer le filtre lumineux de ma cornée nanomodifiée, et je m'injecte une bonne dose d'aspirine. Ca devrait m'aider à tenir le coup. Je tente de me lever, mais une main douce mais ferme me repousse dans le fauteuil.

- Attendez encore un moment, Agent Martin. Vous devez rester alonger encore un instant.

    La voix délicieusement chaude de l'infirmière me fait l'effet d'une ultramorphine. Les missions temporelles ont aussi leur bon côté !! Je me rallonge donc, le sourire aux lèvres.

    Après quelques minutes de relaxation, je revêt mon uniforme. Je jette un coup d'oeil sur la salle. Dres dizaines d'appareils plus biscornus les uns que les autres prennent presque toute la place. Je n'ai jamais compris comment un tel fourbi pouvait m'envoyer dans n'importe quelle époque, passée ou avenir ! Mais bon, tant que ça marche...
    La douce voix de l'infirmière me tire de ma contemplation du fauteuil à torture.
- Le Commandeur vous demande à son bureau, Agent Martin. Il vous attend.
- Merci.
    Qu'est-ce qu'il me veut, le Vieux ? Il ne peut pas attendre mon rapport, comme d'habitude ? Enfin... J'active la porte coulissante, et sors de la Salle de Départ. tous d'un gris métallique affreusement ennuyant, plat, terne. Je prend une série de couloirs, tous d'un gris métallique affreusement ennuyant, plat et terne. Je croise plusieurs personnes du Service Temporel. Ils ont tous un air absent, mais, dès que je leur tourne le dos, je sens leur regard se poser sur moi. C'est vrai que l'uniforme d'Agent temporel, c'est pas n'importe quoi !!

    J'arrive enfin devant la porte fatidique. Une grosse porte rouge mat, avec écrit en blanc:

Bureau Des Missions Temporelles Spéciales - Commandeur Thorn

2 mai 2006

Fin ?

    Dernier message: 29 avril. Aaarrgh !! Moi qui voulait en poster un tous les jours ! Mais c'est dur, très dur. Le(s) devoir(s) m'appelle(nt), et me laisse(nt) peu de temps pour écrire, même un petit message comme celui-ci. Mais je continue ! Coûte que coûte, je n'abandonnerais jamais ce blog aux ronces et aux orties.

    Après les deux derniers "épisodes" dédiés à Antartica et à sa naissance, je n'ai pas énormément avancé son écriture. Je me rend compte de plus en plus que le temps joue beaucoup dans l'écriture d'un roman. Et le temps, je n'en ai pas beaucoup ! Mais je m'accroche.

    La phase "constructive" d'un roman, tel que je le vois, ne se finit jamais. Même au dernier chapitre, on a toujours besoin de précisions sur un lieu ou un personnage. En fait, au fur et à mesure que j'écris, je plonge plus profondément dans l'univers que je crée. L'écrivain n'est jamais maître de son oeuvre ! L'écriture est véritablement une expédition vers une Terra Incognita dont on repousse les limites à chaque paragraphe.

    Mais peut-être (sûrement !) n'est-ce que mon petit point de vue de petit écrivain en herbe. Peut-être que justement l'écrivain doit maîtriser cette Terra Incognita. Peut-être que sans ça, on ne peut pas finir une oeuvre. Je pense que c'est ce qui m'arrive. Je me perd souvent dans les dédales obscures de mes Univers. Passion et curiosité est un mélange dangereux s'il n'est pas maîtrisé. Et pourtant, il me donne tant de force ! Tant de vie !
    Peut-être aussi existe-t-il un juste milieu, où passion et travail aveugle s'étraignent pour former une alchimie suprême. J'essaie, j'essayerai encore et toujours d'approcher ce Saint Graal. Mais à quel prix l'atteindrais-je ?

29 avril 2006

Suite.....

    Ce premier jet en main, j'essaye de le retravailler. J'essaye de retranscrire sur le papier toutes mes sensations et les images qui défilent là-haut. C'est un exercice difficile, mais utile et qui me permet d'avancer dans la rédaction du roman.

   

Souvent, je réécris les premiers paragraphes rabougris en ma possession, je les enrichis. Je travaille le style et les descriptions, afin de rendre au mieux les paysages et l'ambiance des lieux où se déroulent l'action. Je travaille aussi les personnages et leurs caractères. Au début, il y a toujours le personnage principal, et lui seul. Mon travail s'en trouve facilité.

    Au fur et à mesure que j'avance dans la rédaction, de nouveaux fils, de nouveaux lieux et personnages apparaissent. Ils entrent presque d'eux-mêmes dans le récit. Je me détache alors du récit proprement dit, et je crée le paratexte, c'est-à-dire tout ce qui m'aidera à écrire: je fais de courtes biographies des personnages, je dessine aussi parfois (mais je suis un piètre dessinateur !!), et surtout j'écris l'histoire des lieux.

    Antartica est une énorme planète glaciaire. Elle est constituée essentiellement de grandes bandes de terres gelées et au relief très accentué. Tout autour, d'immenses océans de méthane liquide, où s'est développée une vie fascinante. L'écosystème incroyable de la planète a attirée une grande communauté scientifique. Elle a créé deux grandes villes, sur chacun des deux grands continents équatoriaux, où le climat est moins rigoureux. Les colons ont mis en place une société plus ou moins démocratique dont toutes les ressources sont utilisées en vue des recherches scientifiques. Toute l'économie y est détournée.

    Ainsi, je crée véritablement le Monde où va se dérouler le roman. Au fur et à mesure même, de nouvelles intrigues apparaissent grâce aux différentes spécificités de ce Monde. Là, le personnage principal, un jeune scientifique, embarque dans un énorme véhicule qui emmène une expédition dans un des coins les plus reculés de la planète. Ils y découvriront de bizarres émissions radio, et d'étranges constructions... mais ça, se sera pour plus tard !!!

27 avril 2006

Dur dur...

    La reprise des cours, c'est dur. J'ai beaucoup moins de temps pour m'occuper de mon blog, mais je vais continuer à poster tous les jours, ou presque.

    Depuis le temps que j'écris, j'ai fini par me forger une méthode d'écriture. C'est loin d'être une méthode miracle, et je ne pense pas qu'elle soit adaptée à tous. Du moins, elle fonctionne bien avec moi.
    Elle est relativement simple. Je la développerais avec l'exemple d'une énième idée de roman: "Antartica" (non non, je ne me suis pas inspiré du film !).

    Tout commence, généralement, par un moment de profonde méditation et de calme intérieur: je lis, je me ballade, je rêve... En fait, je ne maîtrise pas cette étape, c'est elle qui me contrôel. D'un coup d'un seul, parfois, clac !! j'ai une illumination. Tout seul, je commence à imaginer des situations, des personnages, souvent en lien avec ce que je fais. C'est en ça où, je pense, la lecture est indispensable à l'écriture: elle est à la source de l'inspiration de tout écrivain. Cette étape est la création même.
    Ainsi, Antartica est venu alors que je lisais un livre (je sais plus lequel !!). Je m'imaginais un énorme véhicule, bourré de scientifiques, plongé dans le blizzard. Plus particulièrement, j'entendais les premiers mots d'une émission radio, écoutée par des gens:
    " - Allez ! Dépêche-toi, ça va commencer !
      - Chut ! Moins fort.
      - Mais dépêche-toi quand même !
      - Oh, ça va vous deux !
    Un temps.
      - C'est bon, je lance...

      - .... du soir, bonsoir !!"

    Ces quelques instantanées m'ont suffi comme point de départ. Après, la partie la plus dure: continuer à écrire, et tenter de construire un synopsis plus complet. Mais ça, ça sera pour demain !!

    A bientôt !

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24 avril 2006

Remonte-temps

    Je bois un petit café, place Saint-Martin. Je regarde les gens passer rapidement devant moi. Il fait beau ce matin, et chaud. Et j'attend.   
    Il est 8h13min57". Si tout se passe comme prévu, il me reste exactement 3'24" à me prélasser sur la terrasse. Si tout se passe comme prévu...
    Un signal clignote sur ma vision périphérique. Ma cible a de l'avance. Je lance l'identification submoléculaire ; l'erreur n'est pas permise. Plusieurs fichiers s'affichent dans mon cortex visuel: authentification à 99,9998 %.
    J'avale d'un trait mon café refroidi, laisse quelques pièces sur la table, et me lève prestement. Ma cible vient juste de tourner dans une petite ruelle. Comme prévu.
    Je la suis à distance. Elle ne se doute de rien. Elle avance tranquillement, ne se doutant pas une seconde de ce qui va lui arriver. Elle prend à droite. Toujours comme prévu. Je lui emboîte le pas, prenant un air décontracté.
    Elle s'arrête soudainement. Elle ne m'a même pas aperçu ; tout marche comme sur des roulettes.
- Minou minou ! Viens là !
    Elle fait un pas vers un chat invisible. Encore un autre ; ma cible est dans l'impasse. J'y vais. J'attrappe par le col de sa veste le petit professeur, qui sursaute de peur.
- Que..
      Je ne lui laisse pas le temps de finir. Je le plaque contre le mur sans ménagement, et sors mon Psycho-Effaceur. Un grand flash jaillit du petit appareil. Heureusement, mes nanolentilles ont absorbé l'éclat. Sinon, j'y laissais moi aussi quelques souvenirs...
    Le professeur s'écroule par terre, l'air agard. Je jette un coup d'oeil aux alentours. Personne. Je m'agenouille pour prendre le pouls de ma cible ; rien à signaler, il va bien. Bon, je dois me dépêcher avant qu'il ne se réveille. Je prends mon bracelet temporel, tape le code retour, et disparais dans un crépitement.

24 avril 2006

Nouvelle idée

    Nouvelle idée. Une nouvelle cette fois-ci, j'espère ; j'ai toujours du mal à savoir combien de pages ça va me prendre. L'histoire est simple, et même pas originale. Mais bon, on ne commande pas son imagination !!
    Je vous laisse lire le petit extrait que j'ai écrit. Dites moi ce que vous en penser !!

23 avril 2006

Ecrire à nouveau

    Depuis que j'ai commencé ce blog, je me suis remis à écrire. J'ai été pris d'une véritable "boulimie" d'écriture !! Plein d'idées volaient dans ma tête. La plupart n'ont durer que quelques lignes, d'autres plusieurs pages. Je ne comprend pas trop comment ça fonctionne : parfois, on a l'impression d'écrire des trucs nuls, sans intérêt, et pourtant on continue, et on en écrit des pages. Alors que pour certaines, on se dit "Waaah, tu viens d'avoir une super idée !" ... et on ne va pas plus loin.
    Bien sûr, l'écriture est un travail de longue haleine. Il y a la structure, le synopsis de l'histoire: on fait une première ébauche de la nouvelle ou du roman, on décrit les personnages principaux... Après, on commence à écrire. Là, ça dépend des gens: certains veulent rédiger leur roman de A à Z, du début à la fin. Je pense sincèrement que c'est le plus dur: il faut voir bien à l'avance les tenants et les rebondissements du récit, ce qui est difficile pour un roman assez long.
    Pour ma part, je préfère écrire tout d'abord les passages qui me trotent dans la tête depuis quelque temps ; mais qu'importe l'ordre chronologique: on commence à créer l'atmosphère du roman.

    Après ces quelques extraits, je bloque toujours. Je ne sais plus où aller. C'est là, je pense, qu'on trouve le véritable écrivain: c'est celui qui continue. J'essaie, j'essaie encore, mais j'ai du mal. Après tout, je ne pense pas être le futur Hugo du XXIe siècle !!! Enfin, sait-on jamais...

21 avril 2006

Suite et fin

  Et voilà !! Avec cette troisième partie s'achève "Imagine". Enfin, pour l'instant. Mais je ne crois pas avoir vraiment envie de reprendre ce texte. En fait, il faudrait le réécrire du début ! Mais bon, il fallait bien commencer par quelque chose...

  Je prépare quelques autres "chefs-d'oeuvre" pour très bientôt !!

21 avril 2006

Imagine - suite (2)

III

  Les deux hordes de guerriers se faisaient maintenant face, prêtes toutes les deux à un combat acharné d’où seul les meilleurs et les plus endurants allaient en sortir vivants. Cette lutte s’en merci allait de nouveau reprendre entre les Forces du Bien et celles du Mal, une lutte éternelle où ceux qui se croient assez pur de corps et d’esprit prennent les armes pour le soi-disant Bien, alors que d’autres, leur volonté de se montrer supérieur -et surtout de le devenir-  était plus fort ou tout du moins ressortait crû, s’apprêtaient à guerroyer pour le Mal.
  Les premières lignes étaient composées de soldats, de barbares armés de lances, d’épées et de boucliers, revêtus de lourdes cottes de mailles ternies par un usage trop fréquent, de la rouille apparaissait même à certains endroits. Leurs têtes étaient coiffées d’un lourd casque d’acier, un morceau de tissu recouvert d’anneaux de fer entrelacés les protégeant des coups portés à la nuque. Sur les flancs de ces bataillons de fantassins, de grands groupes de cavaliers se tenaient prêt à se jeter dans l’horreur sanguinaire du combat. Ils étaient pour la plupart les hommes les plus courageux, les plus coriaces, ceux qui après maintes et maintes batailles s’étaient vus adoubés par leur Seigneur, faisant ainsi de simples soldats des géants avides de chair et de sang, recouverts d’armures complètes faites de métal solide et reluisant, montés sur d’immenses destriers eux aussi recouvert d’acier ; ils dominaient le champ de bataille par leur hauteur mais aussi, et surtout, par leur ardeur et leur férocité.
  Les visages de tous ces soldats étaient marqués par une haine des plus farouches envers leurs ennemis, leur regard luisant se posant sur les yeux baignés de flammes d’une férocité bestiale de ceux d’en face ; chacun était, au premier ordre, prêt à se jeter sur l’ennemi, relâchant à travers chaque coup toute leur férocité restée enfermée pendant longtemps, se transformant alors en des bêtes assoiffés de sang, sans plus rien ne permettant de les rattacher à cette image d’une race animale intelligente, capable de penser et de raisonner: ils retournaient ainsi à la place qu’était la leur et qu’ils n’auraient jamais dû quitter.
  Les deux armées, celle du Bien d’un côté et celle du Mal de l’autre, étaient presque à l’identique. L’armée du Bien paraissait plus lumineuse que son opposée ; les armures de ses soldats étaient polies, lustrées et des liserais de blanc et d’argent ornaient les armes et les armures. Sur les boucliers et les plastrons était dessiné un grand aigle bicéphale d’un blanc de nacre, avec des yeux rougeoyants. Les hommes du Mal étaient noirs, leurs visages coupés d’un rictus de haine et de nombreuses cicatrices recouvraient leur corps. Ils brandissaient des icônes blasphématoires et sur leurs habits était gravé un long dragon noir à l’air menaçant.   

  Dominant son armée de toute la hauteur de sa sombre monture, le Sombre Roi jetait quelques regards hautains et orgueilleux sur ses serviteurs. Il fixait surtout de sa vue perçante et de son esprit démoniaque l’armée ennemie ; elle n’était rien de plus pour lui qu’une embûche supplémentaire sur le chemin du Pouvoir Suprême et de la gloire. Bien entendu, nombres de ses hommes mourraient pour leur Sombre Maître mais cela ne ferait qu’intensifier son plaisir que voir ses noirs esclaves mourir pour Lui, croyant que leurs sacrifices seraient dûment récompensés dans une autre vie... Non, vraiment, une ou même des centaines de morts ne le touchaient aucunement. Après tout, ils étaient nés et formés pour cela, pour mourir, n’est-ce pas? La destinée de l’homme n’est-elle pas de mourir? Alors, qu’ils meurent d’une façon ou d’une autre... L’important était sa victoire et son avènement, juste cela...    
- O Maître Tout Puissant, Tes fidèles troupes sont prêtes à te rendre leur dernier acte; pour Ton bon plaisir Maître, rein que pour Ton bon plaisir...
  La tête casquée de noire se retourna vers l’homme qui venait de parler. Mais était-ce vraiment un homme? Son dos était voûté, sa colonne vertébrale formant une crête visible à travers ses vêtements, qui moulaient son corps hideux et amorphe; sa tête était surmontée de quelques cheveux d’un noir de jais, tout comme ses habits rapiécés et usagés par des décennies de service maléfique; ses yeux étaient sombres comme son âme, enfoncés dans leurs orbites et surmontés de sourcils épais et broussailleux, eux aussi noirs. Ses paupières ne portaient pas de cils et recouvraient à peine ses yeux où, tout au fond, luisait constamment la flamme de la ruse et de la malignité; constamment, au fond de ses yeux, on pouvait voir le plus profond de son être maléfique, et tous ses projets qui l’amèneraient lui aussi à la domination.
  Sa bouche formait un rictus diabolique et qui faisait frémir toute chose posant sur lui ne serait-ce qu’un regard. Sa peau était verdâtre, parsemée de pustules horribles qui en éclatant rejetaient un liquide visqueux. Tout son corps faisait rejaillir l’horreur.    
- Nous allons bientôt lancer l’attaque, parla le Maître de sa voie caverneuse. Sombre Coeur, dit aux chefs qu’ils n’attaqueront qu’à mon signal. L’aile droite attaquera en première et les acculera contre les rochers et le fleuve. Le reste de l’armée suivra dans un mouvement tournant. Aucuns d’entre eux ne devra s’échapper... Tu connais ma punition en cas d’échec, Sombre Coeur. Va donner mes ordres et tiens les hommes prêts.
  D’un sifflement sec, Sombre Coeur fit tourner son cheval et il disparut dans la masse des guerriers.

 

Duncan se rappela le discours magistral que le Maréchal avait débité avec une foi sans pareil. Le coeur des hommes avait besoin de retrouver confiance et foi en leur chef, et Hector le leur avait redonné. Son charisme les avait envoûtés  et ils étaient à nouveau prêts à se battre, « pour le Roi et pour le Bien! ». Mais Duncan n’avait pas été dupé: il savait parfaitement que le combat allait se solder par une défaite, les soldats, épuisés par un long voyage aux confins de la Dernière Marche sur la Grande Ile, ne pourraient tenir longtemps. Malgré leur rage et leur courage, les hommes ne résisteraient pas à la férocité sanguinaire des guerriers du Malin. Le discours avait été suivi par une longue fête où les soldats avaient pu se libérer de cette peur ancestrale, cette peur qui remontait à des temps immémoriaux, jusqu’aux premiers pas de la vie et qui avait créée tous les systèmes de classe : la mort. Cette peur de mourir, pour un être vivant, était légitime mais avait influencé toutes civilisations par cette échéance inéluctable. Ainsi, on avait créé pour se rassurer d’une continuité après la mort un endroit, un monde paradisiaque où le décédé continuait à vivre sans souci d’aucunes sortes, se délectant de moults plaisirs. Cette endroit porte un nom: le Paradis.

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