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Journal d'un Pseudo-écrivain
21 avril 2006

Imagine - suite (2)

III

  Les deux hordes de guerriers se faisaient maintenant face, prêtes toutes les deux à un combat acharné d’où seul les meilleurs et les plus endurants allaient en sortir vivants. Cette lutte s’en merci allait de nouveau reprendre entre les Forces du Bien et celles du Mal, une lutte éternelle où ceux qui se croient assez pur de corps et d’esprit prennent les armes pour le soi-disant Bien, alors que d’autres, leur volonté de se montrer supérieur -et surtout de le devenir-  était plus fort ou tout du moins ressortait crû, s’apprêtaient à guerroyer pour le Mal.
  Les premières lignes étaient composées de soldats, de barbares armés de lances, d’épées et de boucliers, revêtus de lourdes cottes de mailles ternies par un usage trop fréquent, de la rouille apparaissait même à certains endroits. Leurs têtes étaient coiffées d’un lourd casque d’acier, un morceau de tissu recouvert d’anneaux de fer entrelacés les protégeant des coups portés à la nuque. Sur les flancs de ces bataillons de fantassins, de grands groupes de cavaliers se tenaient prêt à se jeter dans l’horreur sanguinaire du combat. Ils étaient pour la plupart les hommes les plus courageux, les plus coriaces, ceux qui après maintes et maintes batailles s’étaient vus adoubés par leur Seigneur, faisant ainsi de simples soldats des géants avides de chair et de sang, recouverts d’armures complètes faites de métal solide et reluisant, montés sur d’immenses destriers eux aussi recouvert d’acier ; ils dominaient le champ de bataille par leur hauteur mais aussi, et surtout, par leur ardeur et leur férocité.
  Les visages de tous ces soldats étaient marqués par une haine des plus farouches envers leurs ennemis, leur regard luisant se posant sur les yeux baignés de flammes d’une férocité bestiale de ceux d’en face ; chacun était, au premier ordre, prêt à se jeter sur l’ennemi, relâchant à travers chaque coup toute leur férocité restée enfermée pendant longtemps, se transformant alors en des bêtes assoiffés de sang, sans plus rien ne permettant de les rattacher à cette image d’une race animale intelligente, capable de penser et de raisonner: ils retournaient ainsi à la place qu’était la leur et qu’ils n’auraient jamais dû quitter.
  Les deux armées, celle du Bien d’un côté et celle du Mal de l’autre, étaient presque à l’identique. L’armée du Bien paraissait plus lumineuse que son opposée ; les armures de ses soldats étaient polies, lustrées et des liserais de blanc et d’argent ornaient les armes et les armures. Sur les boucliers et les plastrons était dessiné un grand aigle bicéphale d’un blanc de nacre, avec des yeux rougeoyants. Les hommes du Mal étaient noirs, leurs visages coupés d’un rictus de haine et de nombreuses cicatrices recouvraient leur corps. Ils brandissaient des icônes blasphématoires et sur leurs habits était gravé un long dragon noir à l’air menaçant.   

  Dominant son armée de toute la hauteur de sa sombre monture, le Sombre Roi jetait quelques regards hautains et orgueilleux sur ses serviteurs. Il fixait surtout de sa vue perçante et de son esprit démoniaque l’armée ennemie ; elle n’était rien de plus pour lui qu’une embûche supplémentaire sur le chemin du Pouvoir Suprême et de la gloire. Bien entendu, nombres de ses hommes mourraient pour leur Sombre Maître mais cela ne ferait qu’intensifier son plaisir que voir ses noirs esclaves mourir pour Lui, croyant que leurs sacrifices seraient dûment récompensés dans une autre vie... Non, vraiment, une ou même des centaines de morts ne le touchaient aucunement. Après tout, ils étaient nés et formés pour cela, pour mourir, n’est-ce pas? La destinée de l’homme n’est-elle pas de mourir? Alors, qu’ils meurent d’une façon ou d’une autre... L’important était sa victoire et son avènement, juste cela...    
- O Maître Tout Puissant, Tes fidèles troupes sont prêtes à te rendre leur dernier acte; pour Ton bon plaisir Maître, rein que pour Ton bon plaisir...
  La tête casquée de noire se retourna vers l’homme qui venait de parler. Mais était-ce vraiment un homme? Son dos était voûté, sa colonne vertébrale formant une crête visible à travers ses vêtements, qui moulaient son corps hideux et amorphe; sa tête était surmontée de quelques cheveux d’un noir de jais, tout comme ses habits rapiécés et usagés par des décennies de service maléfique; ses yeux étaient sombres comme son âme, enfoncés dans leurs orbites et surmontés de sourcils épais et broussailleux, eux aussi noirs. Ses paupières ne portaient pas de cils et recouvraient à peine ses yeux où, tout au fond, luisait constamment la flamme de la ruse et de la malignité; constamment, au fond de ses yeux, on pouvait voir le plus profond de son être maléfique, et tous ses projets qui l’amèneraient lui aussi à la domination.
  Sa bouche formait un rictus diabolique et qui faisait frémir toute chose posant sur lui ne serait-ce qu’un regard. Sa peau était verdâtre, parsemée de pustules horribles qui en éclatant rejetaient un liquide visqueux. Tout son corps faisait rejaillir l’horreur.    
- Nous allons bientôt lancer l’attaque, parla le Maître de sa voie caverneuse. Sombre Coeur, dit aux chefs qu’ils n’attaqueront qu’à mon signal. L’aile droite attaquera en première et les acculera contre les rochers et le fleuve. Le reste de l’armée suivra dans un mouvement tournant. Aucuns d’entre eux ne devra s’échapper... Tu connais ma punition en cas d’échec, Sombre Coeur. Va donner mes ordres et tiens les hommes prêts.
  D’un sifflement sec, Sombre Coeur fit tourner son cheval et il disparut dans la masse des guerriers.

 

Duncan se rappela le discours magistral que le Maréchal avait débité avec une foi sans pareil. Le coeur des hommes avait besoin de retrouver confiance et foi en leur chef, et Hector le leur avait redonné. Son charisme les avait envoûtés  et ils étaient à nouveau prêts à se battre, « pour le Roi et pour le Bien! ». Mais Duncan n’avait pas été dupé: il savait parfaitement que le combat allait se solder par une défaite, les soldats, épuisés par un long voyage aux confins de la Dernière Marche sur la Grande Ile, ne pourraient tenir longtemps. Malgré leur rage et leur courage, les hommes ne résisteraient pas à la férocité sanguinaire des guerriers du Malin. Le discours avait été suivi par une longue fête où les soldats avaient pu se libérer de cette peur ancestrale, cette peur qui remontait à des temps immémoriaux, jusqu’aux premiers pas de la vie et qui avait créée tous les systèmes de classe : la mort. Cette peur de mourir, pour un être vivant, était légitime mais avait influencé toutes civilisations par cette échéance inéluctable. Ainsi, on avait créé pour se rassurer d’une continuité après la mort un endroit, un monde paradisiaque où le décédé continuait à vivre sans souci d’aucunes sortes, se délectant de moults plaisirs. Cette endroit porte un nom: le Paradis.

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Commentaires
A
C'est vrai que les perso sont très caricaturaux. Mais c'était peut-être le but recherché !!<br /> Pour la longueur, tu as sûrement raison. Là, j'ai voulu mettre des textes pour montrer un peu "ce que je savais faire", et ils étaient longs. C'est sûr, c'est reboutant. Les prochains textes seront plus courts, mais pas forcément "finis": ce seront des extraits pour la plupart.<br /> <br /> Enfin, merci pour tes conseils !
P
ah ah! le meilleur pour la fin! c'est de loin la partie que je préfère. Les personnages ne sont pas très originaux (le maître sombre et son valet type gollum) mais bon, le texte tient la route. c'est le principal.<br /> j'attend avec impatience les nouveaux textes... ah oui... il faut pas se forcer pour écrire... moi j'attrappe une idée puis je la travaille au corps dans ma tête avant de la pondre sur papier.<br /> d'autant plus que je me fixe comme objectif d'avoir du rythme, de faire court et d'être original et d'avoir un semblant de chute. je m'impose des limites très strictes en matière de longueur de texte à ne pas dépasser car les textes longs rebuttent le "bloggueur"... je pense que des longs textes passeraient mieux sur obsolettre où les gens sont là pour lire... et non pour surfer...enfin bon. voilà.<br /> A+
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